








Photos © Marc Capelle
Il serait facile de faire dans le misérabilisme et de présenter Fives sous son angle triste, en noir et blanc, prisonnier de son passé industriel. Pourtant, à quelques centaines de mètres du beffroi de l’hôtel de ville de Lille, ce quartier populaire est bien vivant et, malgré quelques idées reçues, il offre beaucoup plus de couleurs qu’on ne l’imagine souvent.
Précisions pour ceux qui ne sont pas familiers de Lille : on connait généralement la Grand-Place, les commerces chics de la vieille ville, le Palais des Beaux-Arts, les gaufres… Mais cette vitrine tient dans un mouchoir de poche car – on ne le sait pas toujours – avec 230 000 habitants, Lille n’est pas une vraie grande ville. C’est la métropole lilloise qui compte un million d’habitants et 90 communes. Des poids lourds comme Roubaix, Tourcoing ou Villeneuve d’Ascq et surtout beaucoup de petites communes.
A quelques centaines de mètres du beffroi de l’hôtel de ville de Lille, le quartier populaire de Fives, loin des touristes et des offres commerciales étouffantes, est assez encourageant pour qui s’intéresse à l’urbanisme. La plupart des courées ont été réhabilitées. Le site des prestigieuses usines Fives Cail Babcock, qui produisaient autrefois des locomotives, des charpentes métalliques, a été revisité et accueille notamment un lieu de restauration alternative, tout près d’un lycée hôtelier flambant neuf. On trouve aussi à Fives des espaces d’expositions et de création artistique dignes d’intérêt.
Malheureusement, séparée du reste de la ville par un périphérique décourageant, Fives reste à l’écart de Lille, malgré le métro qui met le quartier à trois minutes du centre.
On ne dira pas pour autant que Fives est un petit paradis. L’habitat est par endroit très dégradé et la situation sociale de nombreux habitants est préoccupante. Mais on voit bien que, sans faire beaucoup de bruit, des efforts sont faits çà et là pour préserver une vie de quartier. Pour l’identité des Lillois, c’est important.