Avril 2012 – Le vol pour Tripoli au départ de Rome n’est vraiment pas complet. Une fois arrivés, pas le temps de s’aventurer dans la capitale libyenne. Un vol Buraq Airlines nous attend, direction Benghazi. Là, dans un hôtel du centre ville, nous sommes un petit groupe venu prêcher la bonne parole à des journalistes (ou peut-être sont-ils activistes, ou les deux à la fois). « Du journalisme de guerre au journalisme de paix ». C’est le thème du colloque. La guerre, on la sent encore toute proche. Sur la scène, entre deux interventions avec ou sans power point, des rapeurs libyens viennent nous dire leur façon de chanter.
Janvier 2020 – Benghazi est aujourd’hui le fief du maréchal Haftar qui contrôle l’est du pays. Que sont devenus nos rapeurs de 2012 ? Et les journalistes/activistes venus poliment nous écouter ? Le « journalisme de paix », si tant est qu’il existe, n’est en tout cas pas au rendez-vous. De la fragilité de la coopération internationale. Petite leçon d’humilité, pour qui veut bien l’accepter.
A noter : certains organismes, comme CFI, tentent malgré tout de maintenir le contact. Lire cet article : « Le journalisme de Libye… entre profession de crise et crise de la profession«









Photos © Marc Capelle