
Mon ami Robert Perseil, ancien chef du « bureau du journalisme » au ministère des Affaires étrangères, vient de décéder. Je lui dois mon entrée dans le petit monde de la coopération internationale. C’est grâce à lui si je suis parti à Bucarest en mai 1990. Outre la Roumanie, j’ai effectué en sa compagnie des « missions », selon le terme en usage, en Pologne, au Vietnam, en Bosnie-Herzégovine, au Québec, en Moldavie, en Tunisie…
Robert était un homme délicieux, plein d’humour, amoureux de la vie. Têtu, il ne comptait jamais son temps et savait ferrailler avec son administration pour obtenir gain de cause lorsqu’il s’agissait de soutenir un projet auquel il tenait. C’était un diplomate, mais pas du genre bruyant et flamboyant. Dans l’ombre de son petit bureau, ou sur le terrain quand il allait rencontrer de futurs partenaires, Robert montrait vite qu’il connaissait ses dossiers. Il adorait le débat, la confrontation des idées, des points de vue, et n’avait pas peur de dire son fait à un interlocuteur dont les positions politiques lui paraissaient inacceptables. Pas de langue de bois donc, même s’il en connaissait toutes les subtilités.
Les fous rires de Robert faisaient partie du personnage car, si nous avons beaucoup travaillé ensemble, nous nous sommes aussi bien amusés.
J’aimerais que l’on se souvienne de lui comme un ardent défenseur du rôle des médias dans la société et, en particulier, dans les nouvelles démocraties nées de la chute du Mur de Berlin.